Jorge Semprún a attendu un demi-siècle avant de mettre des mots à ces deux années passées à Buchenwald. C’était trop douloureux, trop asphyxiant. Il a préféré continuer à vivre plutôt qu’écrire. Et puis un jour, les souvenirs sont revenus, insistants, inéluctables. Alors il a pris la plume. Ce sont ces mots-là que Jean-Baptiste Sastre et Hiam Abbass ont choisi de mettre en scène et d’interpréter, comme des sentinelles emplies de force et de sincérité ! Au-delà de la pièce, c’est un défi international qui s’inscrit au coeur des préoccupations d’une génération, avec laquelle les deux artistes souhaitent partager l’oeuvre de Jorge Semprún et une pensée pour l’Europe à venir.
56 000 déportés ont trouvé la mort au camp de concentration de Buchenwald. Et aujourd’hui, dans cette région d’ex-RDA, l’extrême droite atteint 40 %. Son programme ? Raser tous les camps, tout effacer, tout oublier… Après deux ans de préparation, la première version de la pièce a impliqué 25 jeunes Français.e.s et 25 jeunes Allemand.e.s qui ont répété à Buchenwald même. Ils ont logé ensemble dans les anciennes casernes des SS, et ont joué près du lazaret, au pied du crématoire, comme un rituel, une cérémonie, un témoignage palpable. C’est un acte de mémoire en mouvement, qui à Alès fera participer des jeunes du territoire. Avant de croire que l’espoir s’effondre, regardez-les dans les yeux, écoutez leur récit, sentez leur émotion, leur engagement, leur courage, leur résilience. Si notre siècle vacille, eux en redessinent les lignes — et font refleurir l’espoir là où l’on croyait la terre brûlée.
d’après L’Écriture ou la vie de Jorge Semprún (1994), texte publié aux éditions Gallimard, texte en allemand Eva Moldenhauer, traduction et adaptation du texte en allemand Laura Haber, adaptation et mise en scène Jean-Baptiste Sastre et Hiam Abbass, avec Hiam Abbass, Jean-Baptiste Sastre et des jeunes de France et d’Allemagne : Kilian Betoulle Pigeat, Cynderella Billard, Lukas Blaukovitsch, Jamel Boujamaoui, Rudy Cabrita, Madani Diarra, Rami El Younchi, Jovana Eleni Engel, Sindy Faroche, Amélie Fischer, Cindy Gonçalves, Mohamed Hamdaoui, Logan Harb, Nele Hauser, Chiara Hoffmann, Kevine Kasongo Mangaya, Djaleel Labady, Mickaëla Lagarde, Käthe Maj Selma Lange, Robin Lange, Paulina Ludwig, Loïc Mas, Vita Mühleisen, Lene Oderich, David Paraschiv, Rime Rakib, Sabin Saeed Ritter, Katharina Rückert, Marieke Scholles, Carla Stein et Maïmouna Tirera, violon Bilal Alnemr
Production Châteauvallon-Liberté, scène nationale. Coproduction Maison de la Culture de Bourges, scène nationale. Coréalisation et accueil en résidence Théâtre du Soleil – Paris / Théâtre Maxime Gorki – Berlin.
Avec le soutien de l’Office Franco-Allemand de la Jeunesse (OFAJ), de Covéa, de la Ville de Clichy-sous-Bois, du ministère de la Culture, de la Délégation Interministérielle de la Lutte contre le Racisme l’Antisémitisme et l’Homophobie (DILCRAH), de l’Institut Français, de La fondation des Mémoriaux de Buchenwald et de Mittelbau-Dora, du Centre EPIDE de Bourges-Osmoy, de la Mission Locale de Bourges, du Centre Français de Berlin, du Gangway et du Street College (Berlin), du Collectif solidaire des chênes et d’Orphéo (système de traduction simultanée). Remerciements à Jean-François Bernard, Luc Paquier, Emma van Rossum et au Conservatoire de Clichy-sous-Bois.
Durée : 1h30
Places numérotées