Une comédie au vitriol qui marque le retour au Cratère de Machine Théâtre. Un texte puissant porté par deux acteurs exceptionnels : Frédéric Borie (Abbé du Chayla dans La Nuit des Camisards) qui collabore régulièrement avec Georges Lavaudant, Patrick Pineau ou Richard Brunel et Jacques Allaire qui a joué pour Bruno Geslin, Alain Béhar, Jean-Claude Fall ou Dag Jeanneret.
Veltchaninov, bourgeois mondain, hypocondriaque, célibataire à l’approche de la quarantaine, se trouve soudainement poursuivi par le mari de sa maîtresse qui le soupçonne d’être le père biologique de sa fille unique. Bien sûr, avec un tel argument, on pourrait se croire chez Feydeau, auquel le titre trompeur de la nouvelle de Dostoïevski fait irrésistiblement penser. S’il y a bien la petite musique de la réplique, le paroxysme des situations, les quiproquos, et si souvent l’on rit, tout, ici, est poussé plus loin, plus bas. Sous la surface. En sous-sol. Nous sommes dans la cave de l’humanité – quand bien même tout se passe dans les salons.
Si pour nous le nom de Nicolas Oton est directement associé à Machine Théâtre, le Cratère a pratiquement accueilli toutes ses mises en scène. On se souviendra du Henry VI, Platonov ou La sortie de l’artiste de la faim.
Traduction André Markovitcz, adaptation Nicolas Oton, Jacques Allaire, Fréderic Borie, mise en scène Nicolas Oton, avec Alyzée Soudet, Frédéric Borie et Jacques Allaire.